dimanche 8 mai 2016

Toujours Bredouille

C'est avec très peu d'espoir de voir du poisson que je décidai de prendre mon matériel et de me rendre à la rivière. Ou peut-être en avais-je trop, d'espoir. Cela prend peut-être effectivement beaucoup d'espoir, d'enthousiasme ou de naïveté, comme vous voulez, pour enfiler ses waders et aller patauger dans une rivière encore trop froide, rivière dans laquelle d'ailleurs, vous n'êtes même pas sûr que les truites s'y trouvent, et ce, par une journée de pluie. On m'a souvent dit qu'il y avait de la truite dans cette rivière, mais on ne me dit jamais où la trouver, ni à quelle période de l'année ou du jour. Alors, je cherche. Pour ce qui est de la pluie, c'est une affaire de justice. Pas de justice divine, mais bien de justice de pêcheur. Si vous vous donnez la peine de glisser votre corps jusqu'à la taille dans une eaux presque glacée, de vous geler les mains et le visage et d'être trempé dès les premières dix minutes de pêches jusqu'à la toute dernière, vous vous dites qu'au moins un poisson devrait compatir avec votre souffrance et s'offrir en offrande pour prouver qu'une telle justice existe. C'est l'état d'esprit dans lequel je me trouvais en allant à l'eau.

Panorama d'une journée triste

En m'enfonçant dans la rivière brune et pleine de matériaux en suspension, la météo devint plus clémente avec moi. La pluie cessa et le soleil perçait un peu à travers les nuages. C'est probablement ce petit coup de mieux du ciel qui contrecarra l'équilibre mentionné ci-haut, équilibre qui selon mon calcul devait me donner au moins une prise, car je ne pris ni ne vis absolument rien, enfin, niveau poisson. Je ne puis donc même pas affirmer que la justice du pêcheur me doit crédit; les conditions n'étaient pas si mauvaises.

Vue sur la rivière

Encore bredouille, je testai toutes sortes de combinaisons et de techniques, dans toutes sortes de lieux pouvant abriter un représentant des salmonidés. Du San Juan Worm, en passant par le gros Woolly Bugger plombé, je testai même une imitation de petit papillon de nuit en sèche, question d'en avoir le cœur net. Je prospectai les rapides à la nymphe, je fis dévaler une noyée dans les différentes profondeurs des fosses et je larguai même une mouche (peut-on même appeler ça une mouche?) imitant une grosse larve bien juteuse sur les abords profond des rives, espérant faire réagir quelque chose (Timon et Pumbaa auraient adoré, mais je n'eus pas droit à un conte de Disney).

J'apprends. Lentement, mais j'apprends. Et je passe tout de même du bon temps, en pleine nature. C'est le printemps et les plantes se réveillent, comme en témoignent les fougères qui laissent poindre leurs premières crosses. Une belle photo, à défaut d'une truite, c'est déjà ça de pris...

Matteuccie Fougère-à-l'autruche

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